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La sieste... ou la folie d'un moment de repos

Je pense que la période est propice aux réflexions sur le sommeil. Les journées sont courtes. Et nous en souffrons. 
 
Dernièrement, je lisais avec intérêt un article sur le sommeil. De nombreux détails concernant les cycles, les différentes parties de nos sommes ou l'importance encore du repos pour le corps y étaient décrits avec beaucoup de précision. J'ai néanmoins été choqué par l'absence de réflexion sur les siestes. 
 
Choqué parce que la sieste est certainement la forme de sommeil la plus folle. Choqué parce que la sieste renferme les rêves les plus fous. Choqué parce que la sieste est, dans certaines parties du monde, les pays chauds avant tout, un véritable phénomène culturel. Il suffit pour s'en convaincre de penser à l'ambiance d'une ville du sud de l'Italie à deux heures de l'après-midi. Oui, en effet, tout le monde roupie. 
 
En Suisse pourtant, la situation est différente. Certes, nous ne jouissons pas d'un climat aussi excitant. Mais devons-nous vraiment nous priver pour autant de ce formidable moment? 
 
Son besoin se fait à l'issue du repas de midi certes naturellement sentir, mais c'est avant tout rationnellement que la décision se prend. La sieste, c'est avant tout l'occasion de diviser la journée en deux parties. Deux parties, certes plus courte, mais du coup combien plus intenses! En effet - psychologie élémentaire - l'introspection rétrospective du type "Qu'ai-je fait aujourd'hui?", un classique avant de s'endormir, devient ainsi "Qu'ai-je fait durant cette demi-journée?". Cette émulation supplémentaire contribue à rendre les journées plus intenses. 
 
La sieste est également un acte d'indépendance et de liberté. Je prends la liberté de me coucher. Oui. Je sais, le soleil est encore haut dans le ciel (caché derrière les nuages), mais pourtant, je vais au lit. Je sais, la plupart des gens travaillent à cette heure-ci, mais pourtant, je vais au lit. Je dois encore faire la vaisselle, mais pourtant, je vais me coucher. Ce dernier cas est tangent à l'oisiveté. C'est pourquoi je te demande de ne pas abuser de cette excuse. A propos d'oisiveté, il me semble bon de rappeller que la sieste est, en soi, à mille lieues de toute forme de fainéantise ou paresse. En effet, autant la télévision, le jeu de jass ou la molle préparation d'un café en fin de repas témoignent de l'indolence éhontée de la personne, autant la sieste constitue la démonstration absolue de l'esprit d'initiative du personnage. Bien entendu, je ne parle pas de s'affaler sur le premier sofa venu et de rester vaguement inerte une petite demi-heure avant de reprendre ses activités. Je parle d'un sieste, avec tout ce que cela implique: pyjama, stores, etc.. 
 
Mais je pense que la principale motivation pour la sieste demeure son essence, à savoir le rêve.  
 
A ce stade, il te faut savoir une chose: notre corps est une machine très performante qui, comme tu le sais, se repose durant le sommeil. Or, la durée de ce dernier dépend grandement du temps que l'on veut bien lui consacrer. Ainsi, plus le corps a besoin de repos, plus le sommeil est profond. Mais c'est aussi une partie de nos rêves qui est sacrifiée. Pour s'en convaincre, il suffit de penser au sommeil léger et au nombre fou de rêves que nous avons tous durant les grasses matinées. C'est que le corps est déjà bien reposé. Je crains d'ailleurs que ce cas soit également tangent à l'oisiveté. Mais ce n'est pas le propos. 
 
Retour aux siestes. La sieste étant une période de sommeil supplémentaire au repos nocturne, nous dormons durant celle-ci - sauf en cas de grosses fatigues - peu profondément. Du coup, c'est du véritable pain béni pour les rêves. Une invitation aux aventures les plus folles. Mécène de la créativité et du fantastique. 
 
Penses-y. Moi, je file au lit.

  
(c) Christophe Dessimoz - Made with the help of Populus.org.
Last modified on 2.11.2001
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